Vingt ans déjà que Kazu Makino et les jumeaux Pace ont fait leurs débuts bruitistes et noisy sur le label du batteur de Sonic Youth : Steve Shelley. S’ils ont abandonné les guitares saturées, ils n’en ont pas moins gardé cette volonté d’exploration. Blonde Redhead se redéfinit ainsi régulièrement au fil des albums, sans pour autant perdre son public, fidèle compagnon de route de cette aventure, de ces beaux voyages. "Barragán" suit cette voie sinueuse, évoluant sur des pentes plus escarpées, plus expérimentales même si la voix de Kazu revient régulièrement comme un point de repère dans leurs déambulations (« Defeatist Anthem (Harry and I) », « Penultimo »). Enregistré entre New-York et le Michigan, produit par Drew Brown, membre de OneRepublic que l’on a déjà vu derrière les manettes avec Beck, Radiohead ou Charlotte Gainsbourg, cet album habille de nouveaux atours leur saine mélancolie allant jusqu’à prendre des côtés dansants entre new wave et « Get Lucky », « Seven Two » venant conclure en douceur et en parfaite modestie ce nouveau périple, qui laisse la saveur de belles heures encore à venir.

Matthieu B. Michon

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