Né aux Pays-Bas et élevé en Belgique, c’est pourtant sur nos terres que Dick Annegarn traîne sa grande carcasse et sa voix si caractéristique, l’accent cassé, grave et rauque. Une voix belle qui nous entraîne depuis son premier album, "Sacré Géranium" (1972), dans des univers décalés, toujours empreints d’humanité. 40 ans de carrière que rien ne semble entacher ou entamer, ce dix-septième album studio en est encore la preuve. Fables, parcours d’homme, ballades qui s’effilent aussi bien sur fond de guitares manouches, de violons ou banjos. Plus loin un piano, une harpe mélancolique (« Pire ») ou des percussions pour rendre hommage à ce « Brahim Alham », « marocain (qui) parlait allemand, tirailleur retraité de l’armée française ». Timbre profond, humour triste, une poésie naturelle lovée dans un sens poussée de l’observation, une passion des mots sans emphase. Cherchant une chanson à son image (« Je cherche »), Dick Annegarn n’a que l’embarras du choix puisque qu’avec "Velo Va", il réalise un album toujours aussi personnel. Savoureuse liberté !
Matthieu B. Michon
Page du label Tôt ou Tard / Facebook
Dick Annegarn "Velo Va" (Tôt Tard) – Sortie le 7 avril 2014