Voilà déjà un peu plus de deux ans qu’Arthur Beatrice suscite l’intérêt, depuis que The Guardian le mis à l’affiche de son "Band of the Day" alors que celui-ci n’avait rien à faire écouter. Le groupe a pris le temps de retravailler sur les démos qui ne lui convenaient pas, de monter son propre label, Open Assembly, et de sortir tranquillement un premier single, en résistant à l’appel pressant de la gloire. L’exigence, on la ressent à l’écoute de "Working Out", un premier album à la grande maturité, à la fois mélancolique et sensuel, et mené d’une main de maître par ce quatuor d’à peine 20 ans. Un chant masculin/féminin assuré par d'Orlando Leopard, dont le timbre rappelle celui de Murray Lightburn des canadiens de The Dears ou celui, pour une référence plus grand public, de Woodkid, et Ella Girardot, lorsque les rythmiques deviennent plus groovy, tels des hymnes synthétiques des eighties. L’ensemble envoûte et laisse l’imaginaire de l’auditeur vagabonder à sa guise. Le résultat tout en contraste est saisissant !
Matthieu B. Michon
Arthur Beatrice "Working Out" (Open Assembly/Vertigo) – Sortie le 24 février 2014