Après le succès d’"Ersatz", un premier album surfant sur la vague de popularité que lui avait donné sa victoire à la cinquième saison de "La Nouvelle Star", "Bichon" avait eu un peu plus de mal à tirer son épingle du jeu, même s’il restait fidèle à cette ligne trublionne qu’il avait déjà montré lors du télé-crochet. Pour son troisième opus, Julien Doré prend une direction rock plus froide, aux arrangements électroniques. Faut-il y voir l’influence de ses (bonnes) fréquentations avec ses musiciens Arman Méliès et Darko qui travaillent actuellement dans des sonorités très marquées par les années new wave, ou la même affection qu’Air, Kavinsky et Daft Punk pour les vieux synthés. Chanteur au poil, on pourrait comparer son approche à celle de Sébastien Tellier, un certain esprit vintage, le chic en costume patte d’eph, le cheveu long bien peigné et des participations à la mode (ici les Brigitte et la chanteuse australienne Micky Green). Sous ce style se cachent des titres délicatement arrangés, aux textes soignés, un peu nostalgiques et plutôt agréables… mais pas sûr qu’au final on en retienne grand-chose, si ce n’est que « sur le banc de touche, juste après la douche, j’ai revu Michel Platini… ».
Matthieu B. Michon
Julien Doré "Løve" (Columbia) - Sortie le 28 octobre 2013