Malgré la séparation de The Police, Sting mène en solo depuis la sortie de "The Dream of the Blue Turtles" (1985) une carrière qui semble s’écouler en toute tranquillité, avec l’assurance d’un vieux gréement sur des flots sans remous, avec quelques titres comme autant de phares dans ces dernières décennies musicales : « Russians », « English Man I New York », « Shape of My Heart »…
"The Last Ship" s’inscrit dans cette immémorialité, sonorités d’une lointaine tradition anglo-celte (cornemuse, violon et danse), ambiance de pub, de ces chansons de marins qui, sans boire, pleurent la femme laissée au port ou le compagnon englouti par les flots. Hommage à sa ville natale, Newcastle, ses chantiers navals, qui donnera lieu l’année prochaine à une comédie musicale à Broadway.
Un peu jazz, un peu pop, beaucoup de ballades et quelques invités de marques comme Brian Johnson (voix d’AC/DC) ou Jimmy Nail et son accent, Sting qui avait surpris en sortant en 2008 un album sur des musiques de Jown Dowland, joueur de luth et compositeur de la Renaissance, continue de se remettre toujours en question sans jamais se perdre. Lui qui affirme être toujours étonné par la musique, montre par sa curiosité qu’il est partie prenante de cet enrichissement, séduisant par l’inattendu, il nous raconte une très belle histoire.
Matthieu B. Michon
Sting "The Last Sting" (Polydor) – Sortie le 30 septembre 2013