Dès les premières notes de « Je ferme », on retrouve la voix rocailleuse de Loïc Lantoine, comme beau chanteur abîmé par la vie qui fait ce qu’il qualifie lui même de « chanson pas chantée ». Pourtant les arrangements de cordes viennent montrer qu’ici, tout à changer. Disant adieu à son côté punk, sans pour autant renier les ambiances rock (« C’est toi qui moi », « Ne bouge pas »), il habille ses morceaux d’ambiances cabarets, d’arrangements cossus lorgnant du côté de Tow Waits (« Le grand matin », « Même pas honte »), passant à sa chanson réaliste ses habits du dimanche. Quelques erreurs, notamment lorsqu’il singe Arno (« J’ai changé »), mais c’est lors des moments les plus délicats qu’il montre l’étendu de son talent (« Au bord de la falaise »). Loïc Lantoine a changé, il se cherche, il se disperse, sans avoir encore pour autant trouvé l’équilibre, comme sait le faire un Jacques Higelin. Espérons qu’il tire le meilleur de cette expérience pour nous dévoiler sur la longueur, la magie que l’on perçoit, ici et là.
Matthieu B. Michon
Loïc Lantoine "J’ai changé" (Silène) - Sortie le 2 avril 2013
Loïc Lantoine est en concert aux Trois Baudets les 25, 26, 27 avril 2013