Tout d’abord un nouveau label, At(h)ome plus connu pour ses signatures de groupes de métal hexagonal, puis une pochette à l’extrême sobriété et à la noirceur certaine, qui dénote avec les illustrations florissantes des "Néons blancs & Asphaltine", "Les Tortures volontaires" et autre "Casino". Une volonté de rupture ? Que devions-nous attendre alors depuis ces cinq années, de celui qui, adoubé par Alain Bashung, s’était acoquiné au fantasque Julien Doré (à côté duquel on retrouve également Darko) ? Un début d’album comme pour nous rassurer, tout n’a pas tant changé… (« L’Art perdu du secret ») pourtant des signes, ici et là. Des chansons moins atmosphériques, des rythmiques plus marquées. Et, chemin faisant, un univers de plus en plus synthétique, une musique influencée par une certaine approche de la new wave (non réchauffée, mais brûlante au contraire), des ambiances krautrock, comme autant d’éléments pour se détourner de la composition à la guitare. Redistribuer les cartes pour accoucher d’un album révélateur d’une nouvelle écriture, sobre, directe et raffinée. Arman Méliès assume désormais son côté pop, et malgré la froideur des sonorités, sa mélancolie prend de séduisants atours.
Matthieu B. Michon
Arman Méliès "IV" (At(h)home) - Sortie le 25 mars 2013