Nataly Dawn s’est fait connaître au côté de son compère Jack Conte dans le duo californien Pomplamoose (ndr : oui, oui, Pamplemousse) réalisant toute une série de reprises savamment orchestrées dans des genres très divers (Michael Jackson, The Chordettes, Beyonce, Edith Piaf…), filmées et diffusées sur un fameux site d’hébergement de vidéos, dépassant régulièrement les 5 millions. L’occasion d’intéresser quelques noms comme Ben Folds, Nick Hornby (pour un très réussi « Things You Think », Allee Willis (l’auteur du « September » d’Earth Wind and Fire) et de se lancer dans l’écriture de leur propre répertoire.
Si Pomplamoose existe toujours, Nataly Dawn s’émancipe en solo dans un songwriting plus intime. N’ayant pas les moyens de financer un premier album, elle lance une souscription en juillet 2011 sur le site Kickstarter (l’équivalent de nos Ulule ou Kiss Kiss Bank Bank) espérant réunir 20.000 dollars. L’opération est un succès en seulement… 3 jours et Nataly Dawn, lorsqu’elle débute en décembre l’enregistrement de cet opus, est à la tête de plus de 100.000 dollars.
Si Jack Conte est à la direction artistique et joue sur plusieurs morceaux, la chanteuse s’entoure d’un véritable groupe, Ryan Lerman (que l’on a déjà croisé avec le duo), David Piltch, Louis Cole, et le batteur Matt Chamberlain dont le curriculum vitae est impressionnant (Peter Gabriel, Kanye West, Elton John, Bill Frisell, Elvis Costello, Sean Lennon, Morrissey, Robbie Williams, Fiona Apple, Tori Amos) et une jolie section à cordes… un album, mixé par Mike Mogis de Bright Eyes (que l’on retrouve régulièrement derrière les albums sortant chez Saddle Creek records) et masterisé par le très respectable Bob Ludwig, qui permet à Nataly Dawn d’être signé par Nonesuch qui le met aujourd’hui à disposition du grand public.
"How I knew Her" propose une collection de chansons délicates, pleine d’originalité et de fraîcheur, arrangées de manière à offrir une riche palette de couleurs sonores. Ici un banjo, là violons-violoncelle, ailleurs une guitare slidée, une rythmique au groove poisseux (« Araceli »), des instruments détunés et puis des chœurs, des chœurs, des chœurs, un vrai bonheur. Entre joie et mélancolie, dans un foisonnement musical ou le plus simple appareil (guitare-voix, « Back to the Barrack »), Nataly Dawn nous entraîne dans un monde dont on aurait tort de vouloir s’échapper.
Matthieu B. Michon
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Nathalie Dawn "How I Knew Her" (Nonesuch) - Sortie le 8 février 2013