Si Eels restera irrémédiablement associé au succès de son premier single « Nococaine for the Soul », sorti en 1996 sur l’album "Beautiful Freak", inaugurant la compagnie alors fraîchement créée par Spielberg, Katzenberg et Geffen… Dreamworks, c’est pourtant depuis que Mark Oliver Everett, alias E., a montré l’étendu de son talent de songwriter, surprenant régulièrement critiques et fans. Trois albums sortis l’espace d’un an (les trois précédents) "Hombre Lobo : 12 Songs of Desire", "End Times" et "Tomorrow Morning", tout juste le temps d’apprivoiser chacun à sa juste valeur. Car un album de Eels se mérite. Il demande de l’attention, laisse entrevoir de nouvelles saveurs, des surprises à chaque écoute, il demande de la patience. Non pas que l’écoute soit difficile, mais elle est subtile, Everett ne s’abandonnant jamais aller à la facilité. C’est encore le cas aujourd’hui avec ce dixième opus dont les ambiances blues rock et guitares slidées ne sont pas sans rappeler les exactions de Tom Waits, d’autant que la voix de E. se fait de plus en plus rocailleuse. Quelques ballades magnifiques (« True Original », « The Turnaround ») et cet instinct pop, qui font qu’Eels restent bien à part sur la scène rock.
Matthieu B. Michon
Eels "Wonderful, Glorious" (E-Works/Vagrant) – Sortie le 1er février 2013