© Mélanie Fazi, avec l’aimable autorisation du Cargo (plus de photos ici)
Ancien membre des groupes Orchestre Rouge puis Passion Fodder qui signa cinq albums chez Barclay entre 1985 et 1991, on retrouva également Theo Hakola aux manettes du premier album de Noir Désir (1987) ou de celui des Hurleurs (1996). En solo depuis 1993, on l’a vu également auteur de romans (au Serpent à plumes et aux éditions Intervalles), auteur, metteur en scène ou compositeur pour le théâtre, il sort aujourd’hui son sixième album studio.
Sur scène, costume de rigueur pour cet activiste culturel, entouré de ses fidèles musiciens, The Woobly Ashes : Bénédicte Villain (violon), Matthieu Texier (guitare), Laureline Prod’homme (basse, ex-Candie Prune) et Tatiana Mladenovitch (batterie) pour un voyage dans le Grand Ouest. Même s’il annonce sa mort (« The West is Dead »), on retrouve bien cette ambiance, cette atmosphère dans les chansons de ce grand et chic échassier à l’humour pince sans rire.
Car Theo Hakola, c’est avant tout ça, un univers. Pas vraiment de petites mélodies qui restent dans la tête quand on sort du concert. Des paroles dites comme autant de textes en prose qui s’élèvent sur des lignes musicales hypnotiques. Un violon ‘Dirty Old Town’ qui parfois devient mandoline, des guitares slidées, une basse primitive, une batterie à la précision irréprochable.
Oui, on n’est jamais bien loin, même au niveau du chant, de Nick Cave, des Tindersticks ou de nos regrettés Jack The Ripper, comme les membres d’une grande et belle famille, perdue dans un bayou à l’élégance rare. Le plaisir est là, intense et habité, pour ne pas dire écorchée, laissant découvrir des émotions à fleur de peau qui nous laissent penser que le dépaysement a été, le temps d’une rencontre, total.
Matthieu B. Michon
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Theo Hakola "This Land is not Your Land" (Les Disques du 7ème ciel) – Sortie le 24 janvier 2013