Excluez les piges. Excluez les cachets où vous jouez pour quelqu’un d’autre. Excluez les pubs rock pour groupes de reprises uniquement. Excluez les orchestres de balluches, de bal ou de dancing.
Voilà un travail bien difficile, rare, pur et dur.
Passez outre les exclusions, la règle est plus simple, on vous appelle. Jouez, encaissez, remerciez, bonne nuit.
Il y a une loi qui encadre tout, salaire minimal et conditions du cachets, et qui a l’outrecuidance d’accepter moins ou différemment se retrouve pendu par ses pairs sur un des ponts de lumières.
Ici on parle d’autre chose.
On parle d’un groupe qui joue SES compos originales et qui veut imposer SON spectacle et SA putain de musique originale.
D’un groupe qui risque son propre temps à la con, sa putain de sueur, son putain d’investissement en espérant qu’un jour tout ça serait remboursé avec intérêt sous une forme quelconque par un foutu succès.
Vous êtes de la race de ceux qui se saigneraient pour nous offrir des émotions. Ceux qui valent la peine que l’on allume l’Ipad.
Dans le premier cas on parle d’employé, d’artisans de la musique, chi pour un saint cachet fournissent leur ouvrage pour divertir les autres. Ils peuvent gagner plus ou moins bien leur vie en fonction de leurs qualités, chance, intelligence, fiabilité.
Identique à n’importe quel autre putain de travail.
Dans le second cas, il s’agit d’essayer d’être unique. Essayer tel un putain de joueur de blackjack de faire sauter la banque.
Ne vous attendez pas au respect. Ne vous attendez pas à ce que les autres paient pour votre choix. Personne ne vous a appelé, c’est vous qui voulez quelque chose. C’est sûr que cette chose vous l’avez ancrée en vous. Et avec un peu de chance vous êtes de vrais putain de génies.
Vous êtes de ceux qui grandissent la musique et qui rendront ma journée de merde plus supportable.
C’est grâce à vous si notre vie sera meilleure et plus agréable. Mais pour le moment arrêtez de chialer parce que le monde ne vous implore pas de jouer. Peut être qu’un jour ça arrivera. Mais ce putain de jour vous devez le conquérir.
Et payez. Vous. Pas les autres.
Quiconque ne comprend pas cette ligne, qui divise ces deux putain de mondes plus nettement encore que le mur de Berlin à l’époque, n’a rien compris à comment fonctionne le monde de la musique live.
Vous pouvez faire partie des deux mondes. Mais vous ne devez jamais les confondre ou les mélanger.
Aujourd’hui, je ne parlerai que du deuxième cas. Et UNIQUEMENT de celui-ci.
Dynamisme
Sortez de votre putain de baraque. Eteignez cette télé de merde.
Rien ne se passera jamais, si vous ne le faites pas par vous même.
Vous voulez jouer dans une salle de concert, dans un club. Alors ça ne suffira pas de passer un coup de fil ou d’envoyer un mail. Vous devez connaître les lieux. Vous devez savoir ce qu’il s’y passe.
Joey Ramones m’avait dit une fois qu’il ne jouait pas dans les salles où il n’était pas allé boire une bière ou voir un concert avec des potes avant.
Bref si vous êtes un putain d’extraterrestre vous le resterez.
Avec beaucoup de cul vous pourriez y arriver. Mais j’essaye de vous expliquer ce qu’il faut faire pas ce qu’il ne faut pas faire en attendant d’avoir du fion.
Humilité
Mais qu’est ce que vous foutez devant le Bataclan avec votre démo ?
Qu’est ce que vous prétendez faire dans un lieu dédié aux groupes qui y sont déjà arrivés ? Commencez par vous. Partez d’où vous êtes et grandissez.
Ne vous racontez pas des conneries.
Si votre spectacle a un potentiel de 30 personnes, visez une salle de 30.
Ne perdez pas votre temps ou celui des autres.
Le moment viendra si vous êtes bons et entêtés, le jour des 300 personnes et pourquoi pas celui des 3000.
Mais toutes les fois où j’ai vu un groupe partir de 3000, je l’ai souvent vu finir à 30. Et pas l’inverse.
Vous au contraire vous souhaitez faire le putain de parcours du bas vers le haut. Pas le contraire.
Jouer où jouent les star ne vous transformera pas en star.
Clarté
Quand vous parlez avec le gérant d’une salle. Ne dites pas de conneries et ne vous faites pas dire de conneries.
C’est plein de cons qui pensent être les plus malins là bas. En vérité, ils ne comprennent rien. Ceux là ne cherchent qu’à mettre des carottes. Essayez de ne pas faire partie de la même catégorie de merde.
Si vous parlez avec le patron, vous devez toujours vous rappeler:
- A) Il est là pour vendre de la bière. Ne vous lamentez pas, putain ! C’est son métier.
- B) Vous présentez votre spectacle et vous cherchez un endroit pour le présenter (le produire). Lui, a cet endroit, et il n’a pas besoin de vous. Vous avez besoin de lui.
- C) Lui doit comprendre qu’il va gagner un peu de blé. Vous devez cherchez à convaincre le public, pas le gérant. Si vous faites un concert et qu’il y a personne, vous avez perdu votre temps. Mais lui aura perdu son putain de fric. Et il n’y a rien au monde qui énerve plus les bistrotiers que de perdre leur thune.
Et si tous les bistrotiers de la région vous cherche avec un cric à la main, votre carrière risque de finir avant d’avoir commencé.
- D) Définissez les règles. Dites la vérité. Dire « pas de problème, on a un public de 100 personnes qui nous suit à chaque concert », quand votre propre petite amie n’a aucune intention de venir vous voir, est un comportement de connard.
PS : Quand la salle n’a pas de client régulier et que vous n’avez personne. Il n’y a pas de concert à jouer. Allez voir ce qu’il y à la télé ce soir et l’histoire s’arrête là.
Orgueil
Putain vous êtes des hommes ou Vincent Mac Doom ?
OK vous devez pousser votre putain de projet, mais vous n’êtes pas les derniers des trous du culs.
Il y a des lieux justes, des situations justes et des conditions justes.
Pourquoi pas jouer gratos. Pourquoi pas faire la promo et construire votre putain de public.
Pourquoi pas laissez le blé à d’autres. Mais prétendez à la qualité.
Les retours sont inexistants ou tous pourris, la table de mixage a moins de tranche qui marche que de vierge dans la maison de Silvio Berlusconi.
Alors va te faire foutre. Compris bistrotier ?
J’adore ta catégorie. Depuis l’an 1500, tu fais fonctionner le monde de la musique populaire avec tes sous. Je te le reconnais.
Mais ici on parle de respecter les putains de musiciens. On parle de respecter les putains de clients qui payent ta foutue bière avec leurs sous.
Donc EUX, les putains de clients ont le droit d’entendre la musique correctement.
Alors avec les putains de sous que tu fais achète donc une nouvelle console et un système de son digne de ce nom et qui permette de faire le distinguo entre la guitare et la putain de pompe à bière.
PS : Quand le bistrotier n’a pas de clients réguliers et qu’il ne paye pas, n’achetez pas de console pour l’équiper. L’histoire s’arrête là.
5) Management
Organisation. Fiabilité. Relations.
Je n’ai jamais vu un seul putain de groupes où tous les membres étaient capables de répondre à leurs mails, arriver à l’heure aux RDV, de parler avec un ton approprié, de faire des comptes et de ne pas finir totalement ivres à raconter des conneries en fin de soirée qu’ils regretteront.
Je n’ai jamais vu un groupe arriver à quelque chose quand PERSONNE dans le groupe ne savait faire au moins une paire de chose de cette liste.
On le sait tous que l’on a besoin d’un putain de manager. Mais un putain de manager ça coûte du blé. Et votre groupe – pour le moment – ne gagne pas de thune, en tout cas pas assez pour payer quelqu’un. Et donc le manager doit être au sein du groupe. Bon courage.
Sans un cerveau social, même un génie finit par tomber dans les égouts.
Ne vous faites pas enculer par les histoires à la con de journaux pour minettes sur les musiciens sales et méchants qui sont devenus des stars.
Si Jim Morisson n’avait pas eu Bill Siddons pour passer derrière ses merdes, il serait vite rentré en Floride retrouver les bras de maman Clara. Et c’est la même chose pour tous les autres
6) Qualité
Je vous entends déjà. Toujours le même Musycuff. Toujours coté commercial et cynisme. Toujours vulgaire et sales-gosses-faites-vos-devoirs-sinon-vous-aurez-pas-votre-quatre-heure.
Il suffirait de comprendre. La qualité putain. Sans qualité, votre futur n’est rien. Et peu importe s’il existe des gens qui ont du succès sans aucune qualité. Combien de temps DURE ce putain de succès ? Combien VAUT ce putain de succès ?
Ceux qui font de la merde et qui ont du succès servent uniquement à faire rêver les autres nullards à la con collés à la télévision toute la journée.
Combien de mère inculte ai-je entendu dire « s’il elle a eu du succès alors pourquoi pas ma fille ? »
Que dites vous Madame ??? Votre fille si elle devait avoir une fichue opportunité, elle devra l’honorer avec talent, sensibilité, valeur.
Pas avec pour seul argument à la con d’être moins une merde que plus merdique d’elle.
LA vraie baise c’est que la qualité est une condition « sine qua non » mais elle n’est pas suffisante.
7) Projet
Step 1
Enregistrez une démo. Même à la maison. Même avec un putain de garage band, pour le moment ça ira.
Step 2
Jouez live. Pour commencer, un tremplin ou un bar local, une salle des fêtes, la rue pour la fête de la musique, iront très bien.
N’écoutez pas les tirades supérieures de vrais faux snobs pleins de démagogie année 70. La fête de la musique, les tremplins, tout le monde a commencé par là. Tout le monde a grandi avec ces opportunités.
Après c’est comme ceux qui ont appris la vie avec des prostituées et qui le nient toute leur vie.
Les concours musicaux iront bien. Ce sont des arnaques ?
C’était peut être vrai il y a 30 ans ou 20. Aujourd’hui sans aucun doute moins.
Et puis pour apprendre à nager, il faudra aussi avaler un peu d’eau salée.
Step 3
Construisez votre public lors de ces occasions (tremplin / bar locaux / MJC). Là aucun risque, aucune obligation, aucun soucis avec le bistrotier, faites grandir la fan base. Une fois que vous êtes prêts, débarquez dans les clubs, en force avec votre musique et vos fans.
L’un sans l’autre vous n’allez nulle part, une voie sans issue.
Allez, au lieu de perdre votre temps à lire mon article, bougez vous, j’ai une grande envie d’écouter de la foutue musique nouvelle de qualité !
Musycuff® 2013