Toujours un peu en marge, Mathieu Boogaerts a su en six albums créer une identité et un univers attachant, séduisant un public fidèle venu en nombre remplir les sièges du Trianon qui affichait complet.
Une soirée consacrée à la chanson minimaliste, un peu absurde et malgré tout jamais dénuées d’émotions, ouverte par le chanteur Flóp, accompagnée de M-Jo. Une parfaite entrée en matière, en attendant l'arrivée de notre tête d’affiche en jean et t-shirt rose.
Annoncé comme un concert en solo avec des surprises, Boogaerts se voit très rapidement rejoint par… ses musiciens habituels : Zaf Zapha (basse), Fabrice Moreau (batterie) et Anthony Caillet (euphonium) ; petit jeu de dupe dans le même esprit décalé que pratique le chanteur depuis ces quinze dernières années.
Bavard avec son public, celui-ci joue en terrain conquis et en fausse décontraction, un peu comme en famille (il interpelle d’ailleurs sa mère dans la salle), et fait place aux ré-interprétations d’une bonne vingtaine de titres, puisée dans l’ensemble de sa discographie, comme autant de douceurs aux sonorités reggae, au groove nonchalant. Seule vraie surprise, Luce, la lauréate de la Nouvelle Star, pour qui il a écrit « J’me fume », et qui vient interpréter cette chanson, pour un instant de grâce.
Lumières sans jeu, si ce n’est sur les couleurs, playlist à même la poche, Mathieu Boogaerts en toute simplicité séduit par son humour, sa spontanéité, et fait se lever la foule qui en redemande jusqu’à extinction des feux !
Matthieu B. Michon