Depuis dix ans, Cali s’est affirmé comme l’un des grands incontournables de la scène française. Ses chansons désabusées sur fond rock ont conquis le grand public l’entraînant parfois sur des chemins qu’il aurait sans doute aimés éviter. Pour ce septième album, portant le nom du village de son enfance (également patrie de Pascal Comelade), le spleen est toujours au rendez-vous, dans une écriture peut-être plus subtile. Influence languedocienne pour des chansons acoustiques dont la liberté de tons et de couleurs ne sont pas sans évoquer les grandes heures de Jacques Higelin. Une trame faite de ruptures et d’autres souffrances amoureuses, habillées ici d’un violon, là d’une flûte et de quelques larmes ; "Vernet les Bains" est de ces albums qu’on laisse tourner pour garder sa mélancolie, en regardant les photos d’une histoire qui a du mal à cicatriser. Tout se termine pourtant bien sur une ironique « Happy End » en compagnie d’une belle et grande famille (Dominique A, Miossec, Diastème, Bénabar, Rachida Brakni, Mathias Malzieu). L’ensemble se révèle extrêmement attachant, « L’Amour est éternel » premier single se révélant comme le moins convaincant, sorte de rencontre entre le « I Will Survive » de Gloria Gaynor et le « J’veux du soleil » d’Au P’tit Bonheur… Vous m’en direz tant !
Matthieu B. Michon
Cali "Vernet les Bains" (Wagram Music) – Sortie le 26 novembre 2012