Sorti la semaine passée, le premier EP de Darko dévoile un univers mélancolique, marqué par le post-punk, la cold et la new wave. Délicat, le songwriting de ce normand, enregistré en compagnie d’Antoine Gaillet (M83, Berg Sans Nipple, Zombie Zombie…), montre que le noir peut être d’une rare élégance. Alors que Darko sera en concert le 8 décembre prochain aux Transmusicales de Rennes, celui-ci nous a accordé quelques minutes, le temps de cette interview.
Au départ en solo, Darko est désormais groupe. Cette mutation était inévitable ?
Inévitable pour la scène tout d'abord. Toutes les chansons de Darko naissent acoustiques, sans artifice, et s'étoffent avec l'apport du collectif. Le rendu "live" s'avère ensuite primordial. Le fait d'être maintenant un monstre à 4 têtes nous permet de jouer et interpréter les morceaux au plus proche de la version native, tels que pensés et fantasmés dès les premiers accords.
Vous êtes rentrés en studio avec Antoine Gaillet. Peux-tu nous expliquer ce choix ?
Antoine Gaillet, c'est le patron. Il détient les clefs noires du mix idéal. Nous nous connaissons depuis quelques années maintenant et nous sommes découverts bon nombre d'influences et goûts en commun. On peut parler autant de Giorgio Moroder que d'Anti-folk et/ou de Black Metal dans la même phrase. C'est comme si nous cherchions ce cinquième membre depuis toujours. Nous sommes parés pour la guerre grâce à lui.
Le 13 novembre dernier, sortait ce premier EP qui semble attirer pas mal d’éloges, je suppose que tu ne t’attendais pas forcément à cela ?
Le doute fait partie intégrante de la vie de quelqu'un qui s'expose à un regard critique, quelque soit le médium par lequel il s'exprime. Cependant nous sommes vraiment fiers de ces morceaux et du travail accompli. Nous validons et assumons le moindre détail de cet EP. Ce sont les vertus du D.I.Y. (ndr : Do It Yourself) Pas de "peut-être aurions-nous dû faire ceci à la place de cela", etc… comme cela se produit si souvent en fin de chaîne ou à la sortie du studio. C'est réjouissant et en même temps beaucoup plus périlleux au moment de l'accueil critique car on se retrouve en première ligne et il n'y a pas de pare-feu entre la plume aiguisée du chroniqueur et le petit cœur si fragile du chroniqué.
Comment le décrirais-tu ?
Musique sombre pour âme sensible. L'inverse marche aussi.
C’est le bocage normand qui rend mélancolique ?
Disons qu'au niveau du fun et de la luminothérapie nous n'avons rien à envier au charme tropical de Manchester.
Ces réminiscences post-punk datent de ton adolescence ou c’est une découverte plus tardive ?
L'empreinte laissée par les premiers émois musicaux demeure indélébile. Avec du recul, je me dis que le romantisme pop de formations comme The Cure ou l'électricité et la froideur de Joy Div (ndr : ision) nous ont appris à concevoir les ténèbres sous de nouveaux auspices. Black is beautiful.
Doit-on attendre un premier album bientôt ?
Nous nous y attelons. Dès que nos emplois du temps nous le permettront, nous filerons en studio. Les titres existent, sont composés, et n'attendent plus qu'à être gravés dans le dur (le vinyle par exemple). Nous espérons pouvoir le sortir en 2013.
Une actualité à nous signaler ?
Nous jouerons le samedi 08 décembre prochain aux Transmusicales de Rennes.
Un dernier mot ?
Mot.
Propos recueillis par Matthieu B. Michon
Darko "Darko EP" (Melodyn) – Sortie le 13 novembre 2012