Après des aventures parallèles en commun, Thomas (guitare), Grégoire (basse) et Souleiman (batterie) créent Good Night Junkee au printemps 2010 s’affirmant dans une veine rock à danser (Bloc Party, Two Doors Cinema Club, etc.) avec un côté un peu oldschool dans le son. Fort d’un premier EP et de belles prestations sur l’édition 2012 de l’Emergenza Festival, notamment au Bataclan, nous voulions en savoir un peu plus sur ce groupe montant.
Vous vous êtes tous rencontrés via Internet. Est-ce que vous diriez que votre création est assez caractéristique de cette époque ?
Bien sûr ! Chacun d'entre nous a digéré différents styles, périodes et mouvements musicaux mais Good Night Junkee est définitivement un groupe des années 2010. La plupart du temps, nos morceaux arrivent à maturation après que nous ayons mis en ligne les ébauches enregistrées en répèt’. Puis, chacun les écoute de son côté et arrive avec de nouvelles idées à la répétition suivante. Nous organisons également notre vie de groupe sur Internet, notre comm' sur Facebook, notre 1er EP est en écoute sur Bandcamp, etc. Des choses impensables et impossibles pour un groupe dans les années 90, par exemple.
Est-ce que ça fait pour autant de vous un groupe d’aujourd’hui ?
En partie, oui. Après, chacun met le sens qu'il veut dans l'expression "groupe d'aujourd'hui". Nous sommes à la fois à l'écoute de ce qui se fait actuellement, mais des groupes plus anciens sont aussi une source d'inspiration.
Pour vous rock et danse semble ne pas être incompatible. Qu’en est-il exactement ?
Pour nous, le rock c'est avant tout l'énergie. Tout ce que tu peux physiquement mettre dans une chanson, que ce soit en live ou en studio. A partir de là, le côté dansant ressort facilement, et on revendique cet esprit "festif". Ça ne veut pas dire qu'on ne se préoccupe pas des arrangements ou qu'on ne joue que des trucs joyeux, mais l'énergie est ce qui fait notre identité. Donc danse et rock c'est totalement compatible d'après nous !
Est-ce que vous avez des groupes qui vous représentent un peu un modèle ?
On a en commun une certaine admiration pour les albums des Arctic Monkeys et Bloc Party. Au-delà de ces groupes, chacun fait découvrir pas mal de sons aux autres. Soulei' défriche pas mal coté électro, Thomas a une très bonne base en rock et pop UK et Greg est la caution 80's/90's.
Ce premier 3-titres, sorti en début d’année, vous a fait avancer dans votre histoire ?
Pas mal, oui. Déjà, ça te donne une image très neuve des titres que tu enregistres. Tu les fouilles, tu les tritures à l'enregistrement, au mixage, au mastering... Et il faut être bien accompagné artistiquement durant cette période pour ne pas trop se perdre. Pour le prochain EP, on saura davantage ce qu'on voudra en terme de son. On respectera plus et mieux nos envies. Ça sera plus homogène. On travaillera également mieux en amont, la pré-prod’. Et puis enregistrer, ça soude le groupe dans un effort commun, c'est cool.
Etant donné votre style de musique, la scène est essentielle, non ?
Clairement. On aime beaucoup et on considère que c'est le meilleur moyen de diffuser notre musique et notre envie. Ceci étant dit, il n'y a pas de scène sans contenu : la très grande partie de notre temps en répèt’ est dévouée à la composition, à trois.
En quoi Emergenza vous a aidé dans cette voie ?
Emergenza nous a permis jouer dans de très bonnes conditions. Le Gibus, La Scène-Bastille, l'Alhambra et le Bataclan, c’était le pied. Mais ça a aussi été l'occasion de bosser avec des pros (façades, retours, lights, régie…), de se former à ce genre de dates et de rencontrer plusieurs groupes avec lesquels nous nous entendons très bien et qui sont devenus des potes (Duddy Franchise, Wall-Eyed Illusion, Rednecks).
Qu’avez-vous de prévu pour l’année à venir ?
On voudrait trouver une résidence de quelques jours pour la fin de l'année pour bosser la scène (si vous avez des plans de résidence, on prend!), penser à l'enregistrement du 2e EP et continuer à jouer. Bon programme, quoi!
Un dernier mot ?
JUUUUUUUNNNKEEEEEEEEEEE!!!!
Propos recueillis par Matthieu B. Michon