C’est presque un peu par hasard que je suis retombé sur cet album sorti juste avant la rentrée. La nécessité de coller à l’actualité musicale vous pousse parfois à devoir écouter des choses qui ne vous font pas toujours plaisir… Frémir à l’écoute du nouveau No Doubt, soupirer sur le dernier Pink ou s’interroger sur le pourquoi de BB Brunes, même si "Long Courrier" est sans doute le meilleur album du groupe néo-yéyé. Alors on remonte le temps, de semaine en semaine jusqu’à ce que quelque chose vous fasse un peu réagir. Ce fut le cas sur les premières notes de « All Alone », morceau introductif de ce cinquième album de Superbus qui compte déjà plus de dix ans d’activité. Un album réalisé à Los Angeles comme pour marquer un virage dans la carrière du groupe qui, sans renier sur le côté rock chewing-gum (d’un No Doubt justement, à la française), est allé chercher ailleurs les sonorités qui donnent aujourd’hui de la profondeur là où on n’en attendait par forcément. L’exemple le plus criant est ce « Whisper » qui arrive à faire sonner dans le même espace, l’esprit de Madonna période « Who’s That Girl » ou celui de Cyndi Lauper avec un solo hardrock digne d’un groupe permanenté des eighties. Les chansons s’écoutent alors comme un voyage dans les atmosphères sans pour autant perdre en cohérence. Alors non, rien d’exceptionnel, pourtant ce coucher de soleil n’a rien de désagréable…
Matthieu B. Michon
Superbus "Sunset" (Polydor) - Sortie le 27 août 2012