Le mois de septembre est synonyme de rentrée pour Emergenza, l’occasion lors de deux showcases de présenter les meilleurs groupes du moment. C’était une semaine chargée qui s’annonçait, deux concerts gratuits, 10 groupes en une semaine dans la capitale et en Gironde. En cette rentrée musicale, où tout marche généralement au ralenti, le pari était risqué ; le public va-t-il être au rendez-vous, les « espoirs » de l’an passé seront-ils en forme après la pause forcée de l’été ? Début de réponse le lundi 13 septembre, des travaux barrent la rue du New Morning, il pleut et les groupes ont du mal à accéder à la salle pour les balances, bref un début de journée à oublier. Malgré ces impondérables, le sound check se termine sans encombre et l’ambiance est détendue au 7 des petites écuries. La pause pré concert passe trop vite et un des gars de la « sécu » me sort de mon coma, « il est 19h00, c’est blindé devant, il faut ouvrir vite... ». Une foule de spectateurs impatients s’est massée devant les portes, le public est au rendez vous. Il n’est pas encore 20h00 quand NOD débute dans un new morning déjà presque plein, le rock métal (en français SVP) est efficace, un pogo part d’entrée, les compos s’enchaînent bien et le combo de Colombes démontre que sa seconde place à la finale nationale n’était en rien usurpée. Birds in Plane les remplace un peu plus tard. Leur rock plus posé mais aussi plus planant touche le public. La voix du chanteur tutoie les sommets et en impressionne plus d’un. Là encore un groupe en progrès constant et dont on attend avec impatience la suite. Le spectacle continue avec Mother Pigs. Le trio bordelais va offrir une prestation à laquelle les parisiens sont sans doute peu habitués. Leur blues puissant décoiffe, la formation passe ses compos en revue, alternée avec des reprises revisitées de classique du genre, ils prouvent une fois de plus que l’on peut encore faire du blues en 2004. Ils font place aux Breuvachons, nos berrichons 3ème de la finale mondiale (photo). Le groupe (inventeur du rock acoustique berrichon, et oui !) est légitimement le plus attendu de la soirée. Les 40 minutes de leur set sont d’une rare intensité, de communion avec le public qui se presse contre la scène pour chanter et danser avec les Breuv’. Malgré un rappel, ils cèdent la scène à nos invités suédois. Nervous Nellie s’installe alors sur scène pour un très bon set. Les scandinaves présentent eux aussi quelque chose de différent, un rock indie, pré grunge, tantôt doux tantôt destroy, le timbre de Henrik enrobant doucement une musique mi arrangé mi efficace. La fin de la soirée est réservée au Më-Sages qui présentaient là une nouvelle formation, agrémentée d’une section cuivre. Leur funk new soul est toujours aussi tranchante et l’apport des cuivres donne une nouvelle sonorité intéressante. La fin de leur concert, plus rythmée encore fini d’emballer une foule déjà toute acquise. Pour conclure, une soirée vraiment fantastique, ou tant la diversité des groupes que leur qualité à contribuer à offrir aux très nombreux spectateurs un concert d’une excellente facture.