Kiss Keith. Kiss, parce que le baiser, c’est l’amorce et l’écorce, la première note des musiques charnelles. Keith, l’étoile triviale dont les branches s’attachent aux Rolling stones, aux Who, et bien sûr au pop art urbain sous l’égide d’Haring, dont les couleurs sont les fanaux musicaux du groupe. Pour la sonorité, genèse de ces expédients, Roal Dahl, chantre de l’enfance et ténor de la noirceur humaine, ombre et lumière d’un esprit instable et ambigu où l’énergie positive distillée par un esprit pop s’étiole parfois contre la dureté du réel, hard as Rock and blues as soul. Des références en pagailles, parmi lesquels Oasis, Damien Rice, Weezer, Los Campesinos, Arcade Fire, The Shins, Foals…Pour n’en citer qu’une infime partie. Avec à sa tête Mayk, soulman tant par la voix que par le style, dont les vagues sonores impressionnent tant par leur tension que par leur profondeur, et Lord Hardington, auteur-compositeur dont le titre de noblesse fut dérobé à quelque royaume fantasque et fantasmé, le groupe s’enchevêtre entre les rondes basses de T-O, les envolées guitaristiques de Pépito Rodriguez (Aï caramba) et les mélodies cristallines de Cess au clavier, le tout guidé par les beats percutant de Léa (aka Paf) à la batterie. Formé en 2009, Kiss Keith a peu à peu étoffé son répertoire, guidé par un éclectisme homogène et la volonté d’évoluer dans un large univers lui étant propre. Le premier EP de Kiss Keith est actuellement en cours de mixage, empreinte figée des premiers pas, déjà un souvenir nostalgique pour les six bordelais qui ont laissé le déambulateur dans un coin de cambrousse pour s’attaquer aux hauteurs escarpées de la scène. Proposant un set énergique et équilibré, Kiss Keith se revendique comme un groupe de scène, troquant l’expérience contre le frisson de la rencontre et de l’inédit, impatients sitôt sorti de scène de renouveler encore et encore les portes ouvertes d’un univers coloré en constante mutation.